
Je n'aurai pas le temps,
Pas le temps !
Même en courant
Plus vite que le vent
Plus vite que le temps.
Pas le temps !
Même en courant
Plus vite que le vent
Plus vite que le temps.
Même en volant
Je n'aurai pas le temps
Pas le temps !
De visiter
Toute l'immensité
D'un si grand univers.
Même en cent ans,
Je n'aurai pas le temps
De tout faire !
J'ouvre tout grand mon coeur,
J'aime de tous mes yeux !
C'est trop peu
Pour tant de coeurs
Et tant de fleurs !
Des milliers de jours,
C'est bien trop court !
C'est bien trop court !
Et pour aimer
Comme l'on doit aimer
Quand on aime vraiment...
Même en cent ans
Je n'aurai pas le temps
Pas le temps !
Je n'aurai pas le temps,
Pas le temps...
"Je n'aurai pas le Temps"
Pierre Delanoë (1967)
John Keats
« Lorsque me vient la peur de pouvoir cesser d'être »
Lorsque me vient la peur de pouvoir cesser d'être
Avant que ma plume ait glané mon fertile cerveau,
Avant qu'en haute pile les livres, imprimés,
Enserrent, greniers pleins, la récolte bien mûre ;
Lorsque sur la face étoilée de la nuit j'aperçois
Les immenses symboles nuageux d'une grande épopée,
Et pense que peut-être je ne vivrai assez
Pour en tracer les ombres de la main magique du hasard ;
Et puis lorsque je sens, belle créature d'une heure,
Que sur toi mon regard ne se posera plus jamais,
Que jamais plus je ne goûterai au pouvoir féerique
De l'amour sans souci ; alors sur le rivage
Du vaste monde, seul je demeure et songe
Le temps qu'Amour et Gloire s'abîment au néant.
22-31 janvier 1818
Recueil Seul la splendeur
Traduit de l'anglais par Robert Davreu
« Lorsque me vient la peur de pouvoir cesser d'être »
Lorsque me vient la peur de pouvoir cesser d'être
Avant que ma plume ait glané mon fertile cerveau,
Avant qu'en haute pile les livres, imprimés,
Enserrent, greniers pleins, la récolte bien mûre ;
Lorsque sur la face étoilée de la nuit j'aperçois
Les immenses symboles nuageux d'une grande épopée,
Et pense que peut-être je ne vivrai assez
Pour en tracer les ombres de la main magique du hasard ;
Et puis lorsque je sens, belle créature d'une heure,
Que sur toi mon regard ne se posera plus jamais,
Que jamais plus je ne goûterai au pouvoir féerique
De l'amour sans souci ; alors sur le rivage
Du vaste monde, seul je demeure et songe
Le temps qu'Amour et Gloire s'abîment au néant.
22-31 janvier 1818
Recueil Seul la splendeur
Traduit de l'anglais par Robert Davreu