
Il s'est signé avant de quitter l'ombre pour la lumière.
Pour la première fois de sa vie de matador, il a peur en entrant dans l'arène.
Non pas des monstres de Villagodio qu'il va devoir affronter, mais de l'instant de vérité où il saura si la cavalière est venue au rendez-vous.
Un rendez-vous qu'ils n'ont pas pris mais qui est pour eux la seule chance de se revoir.
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La musique de « Carmen » accompagne la marche de la cuadrilla..Un bouquet tombe aux pieds de José Luis ; il le ramasse et reconnaît les couleurs des Cazouls.

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Il salue respectueusement sa protectrice, la tête baissée.
Puis il n'en peut plus et regarde.
La cavalière est venue !...
Les capes se sont envolées vers les belles, et l'appui de pierre a disparu sous le satin enrichi de broderies. José Luis a lancé la sienne en regardant la duchesse, mais c'est Faustine qui l'a reçue dans ses mains, encore tiède d'avoir été serrée contre lui. C'est elle qui l'a déployée, tout en buvant, l'air candide, les louanges qui pleuvaient sur le jeune homme.
Elle avait craint qu'il n'ai tout oublié : la course folle, le sauvetage des biòu , les paroles échangées au bord du fleuve furieux...
Allait-il seulement la reconnaître sous le costume arlésien qu'elle avait voulu mettre en son honneur ?
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« Le Grand Bâtre » Frédérique Hébrard (1986)
lecteur61, Posté le jeudi 21 août 2014 09:07
ok je ne connais pas ce roman